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Safe Heaven
31 juillet 2012

Mon parcours musical et autre.

Ma naissance, un 03 octobre 1987. Mon père me chante immédiatement des chansons de Malicorne pour m'endormir ("Pierre de Grenoble" et "Rossignolet du Bois"), sans que je ne le "sache".
Deux ans et un mois plus tard, ma conscience commence à me permettre de comprendre ce que j'éffleure avec mes sens. C'est à ce moment-là précis que paraît la cassette But Seriously de Phil Collins, que mes parents acquièrent tout de suite et qui au même titre que les albums des années 80 de Renaud et le Brothers in Arms de Dire Straits, va constituer la bande-son de ma vie, principalement durant les promenades du dimanche après-midi, et durant une bonne partie de l'enfance, jusqu'à ce qu'elles soient totalement usées.
Dans le courant 1992, un jour que je regarde la télé, une pub présente un album de... Genesis (en réalité le live The Way We Walk) et dont la chanson ("I Can't Dance") me fait dire "On dirait la voix de Phil Collins !". Et mon père de me répondre "Mais c'est lui, il fait partie de Genesis !". "Ah..." et je passe à autre chose...
Un peu après, un autre choc de mon enfance survient avec une soirée un peu particulière, toujours à la télé : un spectacle du regretté Elie Kakou suivi d'un concert de Laurent Voulzy, tous deux enregistrés sur une cassette que je n'aurai de cesse de regarder par la suite.
Mon arrivée en sixième est fin 1997, les deux premiers CDs que j'acquiers sont un best-of Master Serie de Renaud et, pour mon anniversaire, le best-of Belle-Île en Mer de Laurent Voulzy. Ironie du sort, si avant j'aimais beaucoup de type de disques, aujourd'hui je les achète en dernier.
A cette même époque, mon père achète le Greatest Hits de Bruce Springsteen, dont le saxophone hyper-présent m'éloigne au début, mais qui représentera ma plus grande claque lors des vacances de février de l'année suivante, lorsque je serai en cinquième. Oui, je prends mon temps.
Au printemps 1998, lors d'une balade du dimanche, j'entends à la radio une chanson qui n'est autre que la reprise du "Fields of Gold" de Sting, où ce dernier est en duo avec I Muvrini ("Terre d'Oru"). J'entends à peine tout ce qui peut concerner Sting, et me focalise sur le groupe corse, dont ma mère m'offre le dernier album Leia et qui sera pour moi la promesse de belles vacances d'été avec soleil et forte chaleur pendant longtemps.
Je ne saurais pas dire quand, peut-être en sixième, mais un jour je tombe sur une cassette best-of various artists de ma soeur, et voit en première piste une chanson d'un certain Peter Gabriel ("Sledgehammer"), dont je connaissais vaguement le nom seulement. En l'écoutant, je me dis que la voix ressemble vraiment à celle de Phil Collins, dont je ne pouvais pourtant plus écouter le But Seriously, usé depuis longtemps.
Année 1999-2000, je rentre en quatrième. Au début de l'année, j'erre un jour dans la cour du lycée avec mon ami Quentin (celui avec qui je partage le plus de passions) pendant une récré, et là spontanément je fredonne "Pinball Wizard" des Who, entendu dans le medley "Rockollection" du concert précité de Laurent Voulzy. Quentin, interloqué me sort "Tu connais les Who ??". Moi, un peu benoîtement : "Euh... oui, mais pas bien en dehors de celle-là..." En un tournemain, Quentin m'explique en long et en large les hauts faits de ce groupe, et particulièrement Tommy, dont je ne comprends pas encore totalement la notion de "concept-album". Il me passe rapidement la cassette de Tommy, mais il s'agit alors d'un live qui n'est autre que Join Together (le concert de 1989) et dont la réalisation avec force cuivres me dégoûte profondément. Mon père me dit cependant que ça ne ressemble vraiment pas au vrai Tommy. Néanmoins je persévère et un peu avant Noël, m'achète le CD du "vrai Tommy". Et là, grand choc ! De la musique comme je n'en avais jamais entendue, moi qui était habitué au rock simple et à la variété, avec ici des instrumentaux, des longs morceaux, des titres qui s'enchaînent... Et l'aura du concept-album qui plâne derrière. Dès lors je n'aurai de cesse d'écouter les Who et particulièrement ce fameux Tommy, alors que Quadrophenia me rebutera, lui (et pourtant aujourd'hui j'aurais presque envie de dire que c'est l'inverse...).
Année riche que celle de la quatrième. C'est le temps du conflit entre Quentin, qui adore Santana, et moi qui défend Bruce Springsteen. Vous remarquerez qu'il n'y a strictement rien à voir entre les deux artistes, mais ce conflit émane totalement de moi qui suis encore un p'tit con assez belliqueux à l'époque.
C'est l'année où, en fouinant dans la médiathèque de mes parents, je trouve Brothers in Arms de Dire Straits en CD, ma cassette étant morte depuis belle lurette et dont je n'ai plus de réel souvenir. Que de bonheur en redécouvrant ces mélodies qui ont marqué mon enfance...
Cependant, je suis alors encore quelqu'un de très fermé, dans tous les domaines. Je n'écoute qu'une poignée de groupes et artistes et ne veux pas en sortir. Ce sont Renaud, Bruce Springsteen, The Who, Dire Straits, I Muvrini, AC/DC (dont j'adore le Live at Donington et... c'est tout) et il n'y a rien d'autre, le reste c'est nul, point barre. Le salut de mon âme en perdition vient une nouvelle fois de Quentin. Un jour de cette même année de quatrième, on discute (ou plutôt lui m'apprend des choses) sur le rock en général, et au moment où la discussion est en train de s'arrêter, il me parle du rock progressif en disant que Genesis reste pour lui le meilleur groupe du genre. Et là j'ai un flash : Phil Collins, la fameuse pub qui était passée quand j'avais quatre-cinq ans, et bien qu'étant fermé je lui réponds "Oui c'est vrai, Genesis c'est bien...", alors qu'à vrai dire je n'y connais rien ! C'est un signe n'empêche car, guidé par une quelconque intuition, je me retrouve un jour à la fin de l'année scolaire en train de fouiller à nouveau dans la médiathèque de mes parents, afin d'y trouver quelque chose qui m'aurait échappé lorsque j'ai redécouvert Dire Straits. Et là effectivement, je trouve en CD le We Can't Dance de Genesis ! Cette découverte est un peu particulière car je mets un peu de temps à assimiler le tout, même si le fait de retrouver des tubes entendus dans mon enfance m'enchante vraiment.
Je sais au moins que j'ai envie d'aller plus loin avec ce groupe. Mon père me dit que même si We Can't Dance est bien, il faut aussi écouter Foxtrot, un album des débuts avec un certain... Peter Gabriel ! Au début de mon année de troisième (2000-2001), je m'en vais donc quérir ce Foxtrot et une fois testé, je me dis que ça a l'air très bien, mais je n'y comprends décidément pas grand-chose... Qu'importe, dans la foulée je trouve le Live de 1973 (General Music, fournisseur officiel de mes découvertes musicales depuis la sixième), et je ne m'arrête pas là. Je pourrais appeler ça une sorte de fascination timide pour Genesis, sans savoir que ce groupe finirait par me débloquer complètement.
Mettons les choses dans l'ordre. Un dimanche après-midi de novembre de cette même année, je vais me promener avec ma tante et mon oncle au sommet du Mont Ventoux. En revanant en fin d'après-midi, le temps très couvert se transforme en précipitations et il commence à faire froid. Temps idéal pour une telle découverte. Dans la voiture, mon oncle met un de ses disques préférés. Dès le départ, après les applaudissements chaleureux, je suis happé par la beauté pure d'un instrument que je n'avais pour ainsi dire jamais entendu... La harpe celtique ! Il s'agit bien sûr d'Alan Stivell et de son Live à l'Olympia, un artiste dont je ne connaissais vraiment que la participation à un album de Laurent Voulzy. Les deux premières chansons de ce concert suffisent à me faire pénétrer dans l'univers celtique de manière irréversible.

Quant à Genesis, plus tard dans l'année 2001, je connais un heureux hasard. Il y avait un restaurant où l'on aimait beaucoup aller manger régulièrement avec ma famille. Un vendredi soir ou un samedi soir je ne sais plus, je parle avec les patrons, Jean-Marc et Annick en leur disant que je suis en train de m'intéresser à Genesis. Et là Annick me dit qu'elle est fan et qu'elle possède tous les albums, et peut me les prêter ! J'accepte sur le champ et les mois qui suivront seront employés à mieux comprendre cette musique, une période où je reviendrai chaque fois à ces albums en découvrant quelque chose de nouveau, où je m'amuserai à redessiner les pochettes... Beaucoup de moments (particulièrement) forts durant cette découverte, comme l'intro froide de "Looking for Someone", les moments passés à jouer à Zelda Majora's Mask en écoutant Selling England by the Pound, ou mieux encore les soirs avec And Then There Were Three pour bande son et bien sûr, le choc mémorable en entendant pour la première fois le pont de "One for the Vine"... En fait j'adore vraiment tout, sauf peut-être The Lamb Lies Down on Broadway et Abacab qui me demanderont nettement plus de temps.
L'année de seconde est donc majoritairement employée à cela, une véritable échappatoire parallélèment à la morosité du lycée. Quentin est parti en Martinique pour plusieurs années, je n'ai donc au départ personne avec qui échanger en direct sur ce type de sujet. Vers le milieu de l'année, j'obtiens une carte de bibliothèque et un peu plus tard je découvre la carrière solo de Peter Gabriel grâce à la compilation Shaking the Tree, empruntée. Enfin au départ, je n'écoute que "Sledgehammer" qui m'avait quand même marquée sur la cassette de ma soeur, en boucle. Puis quand je décide d'aller vers le reste, j'écoute d'abord "Solsbury Hill", soit une nouvelle claque magistrale ! En boucle aussi, et le reste tardera à venir. Je suis encore très jeux vidéos, et le souvenir d'écouter ce disque en jouant à Goldeneye avec mon frère est encore très frais... A la fin de l'année, j'en parle à Annick qui de nouveau me sauve en me passant tous les albums de Peter Gabriel ! Là encore, une longue découverte de manière très initiatique, autant que je me souvienne... Par la même occasion, je me réintéresse à Phil Collins en solo, puisqu'il est le seul autre membre dont je sais qu'il ait fait une carrière parallèle. Je peux ainsi redécouvrir But Seriously grâce à un copain, bonheur équivalent à celui de Brothers in Arms. Il faut dire aussi qu'au retour de nos soirées au restaurant, mon père passe souvent "In the Air Tonight" sur l'album Face Value, et le son est pour le moins facilement reconnaissable, bref j'adore. Une troisième fois, je découvre dans la médiathèque de mes parents (à croire que les disques apparaissent au fur et à mesure de mon parcours...) le Serious Hits Live en CD, phénoménal et pourtant si incomplet... Je ne connais au final que les albums des années 80. Pendant les vacances d'été sur l'île de la Barthelasse, près de chez ma tante préférée, je découvre mon premier livre sur Genesis, celui par Hervé Picart et Jean-Yves Legras qui s'arrête en 1979 car il a été publié à ce moment-là. Pour l'anecdote, en dehors du bonheur de lire pour la première fois l'histoire du groupe (et dont j'étais bien loin de me douter), c'est là que j'apprends que contrairement à ce qu'indiquent certains remasters de 1994, c'est A Trick of the Tail qui est sorti avant Wind & Wuthering et non l'inverse, chose à laquelle je me fais difficilement, en bon borné !
Arrive l'année de première 2002-2003, qui comme mes proches le savent marque un tournant émotionnel particulièrement difficile dans ma vie. Plus que jamais, la seule échappatoire est la musique, donc Genesis même si ce n'est pas encore le témoin d'une grande ouverture. Au lycée, je me rapproche de Michael avec qui j'entretiens un échange compliqué car même si on s'apprécie beaucoup, on a chacun du mal à témoigner un intérêt enflammé pour nos passions respectives (et puis je suis encore assez sanguin). Néanmoins c'est avec lui que je forme, plus tard dans l'année mon premier groupe et que je partage mes rêves de potentiel futur musicien, preuve de la complicité qui nous anime en dépit de nos "erreurs de jeunesse" (et particulièrement des miennes, Michael si tu me lis...). J'ai aussi un échange épistolaire avec Quentin, qui vers la Noël m'envoie le Genesis Revisited de Steve Hackett (que je convoitais depuis la 3ème pour l'avoir vu chez lui) ainsi que... Still de Tony Banks ! Le seul membre de Genesis dont je pense alors encore qu'il n'a jamais fait de carrière solo... Il faut dire qu'un peu en amont, j'avais découvert de Steve Hackett le merveilleux Voyage of the Acolyte grâce au vinyle d'un copain, ainsi que chez General Music, dans le bac Genesis + Solos, un disque de Mike Rutherford avec les Mechanics, Beggar on a Beach of Gold. Je me souviens d'ailleurs très bien de la redécouverte du morceau "Over My Shoulder", tube entendu à la radio il y a belle lurette et dont je ne pensais pas une seule seconde que cela pouvait être d'un membre de Genesis ! Quant au Tony Banks, je me souviens de son écoute au casque un soir en lisant Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley ou 1984 de George Orwell (je ne sais plus) car tous deux étaient au programme de la littérature philosphique, une matière que je redoutais beaucoup et qu'à ce moment-là j'oubliais pour de bon !
Si mes souvenirs sont bons, c'est au mois de février qu'une autre découverte énorme se produit. Ce n'est pas chez General Music cette fois, mais chez Sing Sing Market, une rue plus loin et un magasin encore plus petit, que je découvre en furetant dans le rayon bibliothèque, un livre sur Genesis ! Et pas n'importe lequel : La Boîte à Musique de Frédéric Delâge ! En le feuilletant, je sais que je tiens là la Bible, bien plus complète que le livre que j'avais pu lire moins d'un an plus tôt. Je suis particulièrement heureux d'y voir à la fin une chronologie des albums avec les crédits pour chacun, ce qui m'avait beaucoup manqué jusque là ! Bref, je dévore ce livre, me rends compte que bien qu'en ayant déjà lu un, je ne connaissais rien à leur sujet. J'étais alors beaucoup plus attentif, une manière d'oublier les horreurs qui se produisaient à côté. En dehors de l'histoire du groupe cette fois complète et avec plein d'anecdotes croustillantes, il y a donc cette chronologie des albums qui ma marque au moins autant. Pour la simple et bonne raison que j'apprends que Tony Banks a sorti plus d'un album, Mike Rutherford aussi et même sans les Mechanics, que Steve Hackett remporte l'une des palmes de publications avec près de trente albums, alors que je pensais qu'il n'en avait fait que deux... La seconde palme revenant à un certain Anthony Phillips. Celui-là m'intrigue particulièrement. J'ai mis beaucoup de temps à m'apercevoir que Steve Hackett n'était pas le guitariste du premier album de Genesis, Trespass, et dans le livre d'Hervé Picart, j'étais très vite passé sur ce personnage, Anthony Phillips car il n'avait selon moi pas la même importance que les autres, même si j'ai le souvenir d'avoir été touché par une photo de lui caressant un agneau. Et là, nouveau choc, il aurait donc fait plus d'albums que Steve Hackett ! Intéressant, même si selon moi pour l'instant ça fait encore trop d'albums et je préfère me concentrer sur les cinq membres principaux. Tout de même, voir dans le livret la présentation du premier album d'Anthony Phillips, The Geese & the Ghost, avec lui-même jouant d'une certaine quantité d'instruments ainsi que les noms de Mike Rutherford, Phil Collins et John Hackett (le frère flûtiste de Steve), est loin de me laisser indifférent... Et puis ces Private Parts & Pieces m'ont l'air d'une série d'albums tout à fait atypique...
Le temps qui s'ensuit est alors marqué par un amour croissant, salvateur pour un moral en baisse constante. Au-delà de tout le reste, Genesis est devenu une raison d'être. Je réussis enfin à dompter tous les albums du groupe, il me reste à découvrir tout ce qui me manque en carrières solos. Peter Gabriel c'est pratiquement fait. Phil Collins, je me souviens qu'à l'époque je lui en veux beaucoup pour son passage à la Star Academy, bien aidé pour cela par les quolibets de Michael, devant qui je jure haut et fort que je n'écouterai jamais les albums qu'il a sorti dans les années 90... Grossière erreur ! Plus tard, un regain de lucidité me fera découvrir ces merveilles et particulièrement Both Sides qui, pendant la très dure année de terminale, deviendra l'album paradoxalement (quand on sait de quoi il parle) accompagnateur des jours ensoleillés, un univers sensationnel qui en fera d'ailleurs plus tard mon album préféré en musique, quel que soit le genre.
Il me reste donc à compléter Tony Banks, Steve Hackett et Mike Rutherford, chose quasiment impossible à faire en vrai car ces artistes n'ont pas la bénédiction des Fnac et autres Virgin. Je crois que c'est en juin 2003 que l'on acquiert pour la première fois Internet à la maison, et donc je peux partir à la recherche de ces albums sacrés. Néanmoins beaucoup sont alors difficiles à trouver et je dois m'armer d'une forte patience, ce qui me parait difficilement concevable aujourd'hui par rapport à un tel marasme à l'époque. Là encore, c'est une affaire de persévérance. Juste un peu avant juin, j'ai la révélation comme quoi je gagnerais beaucoup à m'intéresser à Anthony Phillips. Un jour du printemps, à la Barthelasse chez ma tante, je fouine dans la collection de vinyles de son copain et je trouve un curieux disque à la pochette merveilleuse et qui n'est autre que The Geese & The Ghost, le premier album de monsieur Anthony Phillips ! J'arrive à peine à y croire, mais l'autocollant "Featuring the former Genesis lead guitarist together with Mike Rutherford and Phil Collins" est formel. En dehors de Alan Stivell, et aussi du Voyage of the Acolyte de Steve Hackett, cette musique est sans doute la plus fabuleuse découverte onirique (avec des fées, des troubadours et autres) que j'aie pu faire dans ce style. Le cadre est idéal, en pleine campagne avec un temps magnifique. En tout cas, je suis avide de tout avoir de lui aussi, dorénavant.
Je me souviens entre cette fin d'année de première et jusqu'à la moitié de la terminale de toutes ces découvertes. Particulièrement des albums comme le A Curious Feeling de Tony Banks (rien que ce premier gros accord de piano...), le Smallcreep's Day de Mike Rutherford alors totalement opposé selon moi au bien triste Acting Very Strange découvert avant (cette opinion n'est plus de mise actuellement, ils sont géniaux tous les deux), et de Steve Hackett, le merveilleux Bay of Kings, sans parler de Guitar Noir, du live There Are Many Sides to the Night... Malgré cette richesse, la plus belle de ces explorations reste décidément celle d'Anthony Phillips. Sur Internet, je suis tombe un jour sur un site qui recense tous les albums de la famille, et donc je vois pour la première fois les pochettes de ces albums, avant de les acquérir. Quel univers splendide, et ce n'est encore rien par rapport à la musique. Seul Invisible Men me dégoûte vraiment au premier abord (je dis bien au premier abord), pour le reste, c'est indescriptiblement génial, avec un goût nettement prononcé pour les Private Parts & Pieces que je considère toujours comme la plus grande série d'albums jamais créee. Je ne compte plus les dimanches soirs où pour mieux oublier l'obligation de rendre une dissertation de philosophie dans quelques heures, j'écoute les Wise After the Event, Ivory Moon, Soirée et bien d'autres...
Bref, si Genesis reste mon plus grand apport musical, c'est pour tout cela. Ca aura pris du temps, mais au final j'en viens à arrêter de dire que le rap ou le punk c'était nul (d'ailleurs, je n'ai plus jamais dit "c'est nul"), j'écoute plus les conseils des autres et j'apprends à laisser à chaque artiste le temps et la possibilité de me surprendre. Il faut dire que je peux côtoyer de près ou de loin à peu près chaque style de musique avec la Genesis family, et l'on ne ressort pas indemne d'un long bain dans une telle source. Quand Peter Gabriel dit que l'eau est pour lui source de régénération, je pourrais lui donner raison, sauf que ce n'est pas la même matière ici.

Bien sûr il y a d'autres découvertes phénoménales parallèlement et après. Par exemple, grâce au livre de Frédéric Delâge, je découvre King Crimson et la plupart des autres groupes progressifs mythiques, même si ma connaissance n'y est pas aussi poussée que pour Genesis.
L'année 2003-2004 correspond à mon arrivée sur les forums de Genesis (avec beaucoup d'amitié à la clé) et de rock progressif, où je peux découvrir un maximum de choses. Par exemple, grâce au livre de Delâge, j'ai vent du nom Marillion, dont j'ai acheté un album (le premier) dans un vide-grenier mais n'avais pas vraiment accroché. Suivant ce qui se dit sur le forum, j'attends le mois de mai 2004 pour la sortie de leur dernier album, Marbles, avec donc un chanteur et un univers totalement différents. C'est plus qu'une réussite, je suis pronfondément marqué par cet album, et cela me permet de me replonger dans la période avec Fish, même si ceux-ci me demanderont encore du temps. C'est surtout Misplaced Childhood qui me frappé et que j'écoute en boucle, mais vraiment... Je me rappelle acheter certains albums plus récents pendant les vacances d'été, en Espagne, encore un beau moment. Je deviens alors fan de Marillion (toutes périodes confondues, comme Genesis), et ça ne s'arrête pas là. Pendant ces mêmes vacances, je découvre Mike Oldfield. Toujours grâce au forum, je profite de nouvelles vacances en Espagne pour acheter Incantations de lui, un album très difficile à assimiler du fait de longueurs colossales, et aussitôt après, Tubular Bells 2003 me parait beaucoup plus évident.
Durant ma seconde année de terminale, donc en 2004-2005, je complète mes collections et peux découvrir en grande partie grâce au forum d'autres grands noms comme R.E.M. (donc je ne suis pas branché que progressif), Camel (dont ma première claque est Nude) ainsi que Mostly Autumn (Passengers...), à peu près en même temps. Le plus beau reste sans doute la parution du Devils & Dust de Bruce Springsteen, ainsi que l'exploration en profondeur de l'oeuvre d'Alan Stivell, dont l'album Chemins de Terre reste pour moi emblématique, une sorte de quintessence de cette musique celtique à laquelle je tiens tant.
C'est l'année suivante (2005-2006), après l'obtention du bac (enfin !) que j'entre en école de musique et vais vers d'autres musiques, sans toujours regarder ce que j'achete. Je ne fais cependant parmi les grandes découvertes que des choses dans la continuité de ce que j'aimais déjà, même si cette période est surtout marquée par mon intérêt envers les chanteuses, pop (Katie Melua, KT Tunstall, Michelle Branch, Vanessa Carlton) ou prog (les chanteuses d'Iona, Karnataka, Panic Room...) Curieusement, cette période est plus récente que tout ce que j'ai décrit précédemment, mais j'en ai moins de souvenirs aussi flagrants. Sans doute parce que les fameuses difficultés y atteignent leur paroxysme. Néanmoins, j'essaye de me consoler en particulier avec une découverte plus poussée de la musique celtique, et aussi grâce à un petit groupe hélas pas très connu qui selon moi reste la plus belle ode faite à la femme en termes d'originalité : Mermaid Kiss. De la vraie dentelle musicale.
En janvier 2011, c'est comme si tout ce que j'avais tenté avant d'un point de vue pratique musicale s'effaçait. Je n'ai jamais réussi à me faire à la guitare, à la basse, au piano, bien entendu peu aidé par les circonstances. Etant toujours à l'école de musique à ce moment-là, un jour que j'attends entre deux cours dans la voiture, j'écoute le disque d'Alan Stivell, Au-Delà des Mots. Cela fait alors dix ans que j'entends le son de la harpe celtique, mais c'est précisément à ce moment-là que je me dis : "C'est ça qu'il faut que je fasse !". Un premier modèle ne tarde pas à arriver à la maison, et effectivement avec le recul, même si c'est encore assez difficile, c'est bien l'instrument qui me correspond et avec lequel j'aspire à progresser encore longtemps.
 
Le plus beau moment arrive tout de même en août 2011. Je connais un nouveau tournant, sans doute le plus positif de ma vie, au bout de 23 ans donc. Les difficultés se mettent à reculer (et c'est encore le cas), mais surtout je fais à ce moment précis une troisième découverte majeure (autant que Genesis et Stivell et plus que les autres !), qui non seulement elle me fait encore plus aimer la musique mais aussi la vie tout simplement. Je traine sur un forum de rock progressif (un autre, le premier ayant fermé) et une personne laisse un jour une vidéo dans un sujet sur Genesis, une superbe reprise d'un de leurs titres. Et là grand choc, depuis je n'en démords plus. L'option musique du lycée Millet, pour n'importe qui (ne la fréquente pas) cela peut paraître banal. Pour moi et même si certains ne le comprennent pas, cela représente une nouvelle source de bonheur et d'inspiration, revigorante simplement à la vue du sourire affiché par les élèves heureux d'y participer, et bien sûr par la musique avec des reprises (puisqu'ils composent rarement) magnifiques puisées dans tous les styles, souvent meilleures que les chansons originales selon moi, avec enfin des talents hors-normes (en incluant le professeur) qui si ils n'ont pas tous le même niveau, arrivent tous à me faire passer quelque chose de positif. En plus, contrairement à Genesis et Alan Stivell, j'ai la chance immense de pouvoir les côtoyer !


C'est là où j'en suis. Difficile de dire si cela me convient, car j'ai toujours ce besoin de me dépasser pour me rendre meilleur, et donc même si je progresse, que j'attache moins d'importance aux rêves (dans lesquels je m'enfermais avant) pour rééquilibrer avec le réel, j'ai encore pas mal de choses à régler. Musicalement, j'ai encore beaucoup de styles à explorer, mais mon petit "job" de chroniqueur est un excellent moyen, avec des personnes plus qu'intéressantes qui savent de quoi elles parlent. Il faut aussi que j'apprenne à mieux me concentrer, ne serait-ce que pour arriver à coucher sur le papier la musique imaginée grâce à toute celle que j'ai engrangée depuis des années. C'est un challenge, mais avec le soutien de mes proches et des expériences telles que Genesis, Stivell et Millet, sans oublier tout  le reste, je me dis que l'avenir peut encore réserver des (belles ?) surprises...

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Commentaires
D
... Ce que je te souhaite :-)
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